L' épreuve divine du pépé à casquette
Bien le Bonjou Ratousse,
Parfois le Dieu de la route nous envoie des épreuves.
En tout cas c'est la réflexion que je me faisais hier soir en parcourant les 5 km qui séparent le Hot cabinet de la Hot résidence, bande d'asphalte conne puisque presque exclusivement bordée d'une ligne continue laquelle devient discontinue sur seulement 400 mètres.
Inutile donc de vous dire que quand on suit un seulomonde plein de pensées vous traversent l'esprit...
Hier
soir donc, je me rentre le postérieur que j'ai guilleret, ferme, musclé
et expressif dans Mazout Deluxe, voiture ordinaire mais au couleurs
chatoyantes, dotée d'un moteur d'une platitude absolue mais honnête
déplaceur pour autant qu'on lui demande ce qu'il peut donner stadire
pratiquement rien.
Je sais: je digresse mais ceci a son importance
pour la suite tragique de cet épisode car j'avais rendez vous sans le
savoir avec le plus tragique des prédateurs routiers, pire que le képi
et ses jumelles derrière une haie de troènes, encore plus pète couille
que le tracteur qui en plus de vous ralentir vous projette des mottes
de terre sur le capot avec la plus parfaite décontraction; si ; pire
Le pépé à casquette en voiture sans permis
Oui
je sais, je vous ai déjà -en des temps anciens- déjà entretenu des
méfaits du pépé à casquette en petite bagnole tout aussi seul au monde
et qui ralenti pour voir ses champs pousser ignorant les 53 voitures
qui piaffent derrière lui.
Mais celui là a encore son permis; celui d'hier soir par contre n'en avait plus ou ne l'avait jamais passé.
...et ça se sentait
Il a donc déboulé devant mon capot d'une rue à gauche avec sa merdomobile pétaradante, seulomonde comme de bien entendu et déterminé à aller là ou il allait aussi insouciant qu'un livreur de pizza débutant traversant un champs de mines a kaboul (ou quelque chose de cet ordre)
Je le suivis donc résigné que j'étais, et priant pour qu'il clignote à gauche et tourne à droite dans une des rues avant la fin de ville mais mes espoirs étaient fous zé infondés mais encore plus déçus: tout droit il allait, derrière j'étais.
Ca peut paraitre peu, mais parfois 5 kilomètres c'est long quand on y va lentement et de nombreuses pensées pas toujours très humanistes vous traversent l'esprit:
-sa mort d'un infarctus foudroyant là; immédiatement; mais avec ses mains qui s'agrippent au volant faisant obliquer le volant du coté ou le corps à présent sans vie s'effondre, plongeant la voiture vers le fossé et laissant la voie libre
-plein
de comment est possible? de rouler à 35,40 à l'heure en louvoyant,
mordant à leur tour la ligne continue puis le bande d'arret d'urgence,
bien qu'il ne soit pas une femme et n'ai pas de sac à main jeté
négligemment sur le siège passager au fond duquel un téléphone portable
sonne?
De freiner alors que nous ne sommes que tous les deux, en
ligne droite et que je le suis à distance raisonnable tellement j'ai
confiance en lui?
-L'éventualité de faire fi du reste d'humanité
qui m'habite (énorme bien entendu) en accélérant tel Mad Max un jour
d'énervement et de le pousser afin d'obtenir un résultat équivalent à
celui que je n'obtiendrais pas par dame nature, son coeur semblant
somme toute suffisamment solide pour ne pas peter au moment ou ça
m'arrangerait?
Et puis non, car malgré le fait que nous soyons au
milieu des champs sans aucun témoin je n'oublie pas qu'il existe
aujourd'hui NCIS et les expert Miami Picards
Bref, it was not in the pocket et j'attendis donc la ligne discontinue salvatrice (et Adamo) qui me libèrerait enfin puisque tel un warrior, j'emballerai les 135 chevaux fougueux bien qu'un peu asthmatiques de mon diesel pour gommer de mon paysage ce nuisible à qui je souhaitait de tomber un jour ou l'autre sur Mawi Tèwaise derrière un guichet de poste après 35 minutes de queue.
...mais ce ne fut point le cas
En face, surgit une chenille composée d'une 20 aine de bagnoles piaffant derrière un tracteur
Go Nuts!