Mes adieux
Bien le Bonjou Ratousse,
L'intérêt d'être une star mondialement connue (surtout quand quelqu'un qui vous lit part en voyage à l'étranger), est de pouvoir se la péter, avoir des états d'âme et des remises en question qui coutent rien genre:
Hot" à Gérard Drucker
- je me demande trop si je devrais pas arrêter de porter du Hugrosse Bosse pour choisir du Cerruti
Enfin vraiment des trucs sans lesquels la vie n'est rien, surtout pour ceux qui s'intéressent à la star (là je parle de moi) guettent ses souffles zé soupirs, ses déclarations péremptoires sur l'actualité:
Hot" à Josiane Délia
- Cet hiver je pense qu'il fera froid
Bref petit à petit j'ai senti mon lectorat conquis à telle enseigne (clignotante) que je songeais un de ces matins de rédaction de béaches à écrire un Goncourt ou un Renaudot, ou encore une notice de médicament.
Hot" au pigiste de la gazette du pécheur Breton
- Oui j'ai conscience d' être un guide spirituel
...Par
ce que force est de constater qu'on se sent très vite leader d'opinion
lorsqu'on écrit: parfois les gens dans la rue m'arrêtent pour me
demander l'heure.
C'est une preuve du poids que je pèse dans
certaines vies, de mon crédo, ma destinée: orienter le monde, tel un
leader maximo et cela m'oblige à me surpasser chaque jour, à devenir
génial enfin plutôt à rester moi.
Seulement il en va de la célébrité comme du reste: Toute cette pression m'est devenue franchement insupportable et l'évènement qui m'a réellement fait craquer est lorsque le téléphone a sonné, et qu'à l'autre bout une dame à l'accent du nord de l'Afrique m'a demandé de m'exprimer sur ma consommation d'énergie (dans le cadre d'une grande enquête gratuite et sans engagement de votre part)
Là; tout de go; je lui ai répondu que j'étais trop occupé, que ça suffisait, qu'au Buffalo déjà la veille j'avais accordé une interview à une serveuse ou j'avais déballé mes tripes; fait d'incroyables révélations sur mon envie de frites, et ou cette salope avait déformé mes propos en me servant une sauce barbecue alors que j'avais demandé une béarnaise.
Qu'enfin s'en était trop, et que j'allais me couper du monde.
Et puis j'ai des choses à faire, laissez moi; you know<-- j'ai remarqué que les stars amerloques commencent toujours leur phrase comme ça
Donc adieu, je vous ai tout donné, je disparais, c'est tout, ne me retenez pas, non c'est pas la peine,
je m'en vais là hein?.
oh je pars!
je vais pas tarder à etre disparu
you know
Go Nuts!